Bonjour Elodie, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Elodie, j’ai 36 ans, j’habite à Paris depuis une quinzaine d’années, je suis Sprint Master et Designer de services. Je travaille en tant que freelance principalement dans des grands groupes et depuis quelques années, j’interviens également en tant que formatrice au Laptop.

Quelle(s) formation(s) as-tu suivi au Laptop ?

J’ai suivi la formation Sprint Master & Facilitation.

Qu’est ce que la formation Sprint Master et Facilitation a changé pour toi ?

J’ai suivi cette formation en 2019, mais j’ai commencé à entendre parler d’UX en 2012. J’ai tout de suite commencé à promouvoir cette méthode de travail chez mes clients. J’avais enfin un moyen de justifier les choix de conception sur la base des retours utilisateurs.

J’animais donc déjà des ateliers collaboratifs, mais la formation m’a permis de me perfectionner en facilitation et en organisation de Design Sprints.

Comment devient-on Sprint Master ?

On commence par se former de manière théorique (livres, articles, formations, etc.) et puis… quand on met en pratique, on fait beaucoup d’erreurs (rires) ! C’est souvent la meilleure manière d’apprendre. 

Par exemple, si au début d’un atelier vous entendez un des participants dire “Oh un atelier post-it” c’est que vous n’avez pas assez expliqué les objectifs de l’atelier en amont. Il faut rassurer les participants, leur expliquer que leur temps ne sera pas perdu, qu’au contraire, ils éviteront de nombreuses réunions grâce à un Design Sprint.

Une autre erreur classique est de vouloir commencer par un Sprint de 5 jours. C’est trop, à la fois pour vous en tant que facilitateur mais aussi pour les équipes qui ne sont pas habituées à la démarche. Mieux vaut proposer plusieurs petits ateliers.

Quels conseils donnerais-tu à des personnes qui commencent leur carrière de Sprint Master ?

Mon premier conseil serait de ne pas rester seul. Il ne faut pas hésiter à aller à des événements, parler à des gens ou pourquoi pas s’inscrire au sein d’une association. En 2014, j’ai rejoint Girlz in Web et c’est comme cela que j’ai trouvé quelques-unes de mes missions les plus intéressantes. Il ne faut pas hésiter non plus à se trouver un ou des mentors par l’intermédiaire de ces associations. Pour moi, c’est même indispensable lorsque l’on commence.

Mon second conseil serait de ne pas vouloir se spécialiser trop vite. Comme je l’ai expliqué, je me suis spécialisé en Design Sprint après avoir eu l’opportunité de tester et d’expérimenter d’autres méthodes dans différentes entreprises. Pour évoluer vite et rapidement au début, mieux vaut être un peu couteau Suisse. Je pense que la spécialisation vient plus tard, avec l’expérience.

Enfin, il est important de surveiller les tendances en termes de salaires et de TJM pour arriver préparer aux entretiens d’embauche.

Tu as principalement travaillé dans des grands groupes, c’est quelque chose que tu conseilles également ?

J’ai aussi travaillé dans une start up mais je ne suis pas restée très longtemps. Je ne retrouvais pas l’autonomie que j’avais dans mon poste antécédent chez Renault. Malgré le dynamisme de l’équipe et la dimension technologique, l’équipe de la start-up était trop orientée “sales”, il n’y avait pas de place pour un ou une designer. J’ai également travaillé pour l’État à travers le programme des entrepreneurs d’intérêts généraux. Ce fut une superbe expérience au cours de laquelle j’ai rencontré des gens géniaux.

Plus que la taille ou le secteur, je conseille de tenter d’évaluer la maturité UX de l’entreprise. Quel est leur niveau de connaissance et d’utilisation du Design. Ce n’est pas grave de rejoindre une entreprise peu mature, il faut simplement se préparer à devoir beaucoup évangéliser sur le rôle du Design. Dans ces cas-là, mon conseil de facilitatrice c’est de commencer par réunir les équipes lors d’un atelier et de leur demander : “Pour vous c’est quoi un designer ?”