L’UX Research se développe fortement et les UX Researchers sont très demandés. Focus sur cette discipline et ce métier, les compétences à mobiliser, les bonnes raisons et les solutions pour se former à l’UX Research.
L’UX Research consiste à aller à la rencontre des utilisateurs afin de connaitre leurs attentes et leurs besoins. Pas d’UX sans recherche donc, même si certaines entreprises immatures souhaitent encore sauter cette étape cruciale, affirmant “bien connaitre leurs clients” sans prendre la peine de vérifier leurs suppositions. Mais de plus en plus comprennent l’intérêt d’une démarche qui élargit leur champ de vision bien au-delà de leur propre perception et en mesurent les bénéfices sur le long terme.
L’intégration de l’UX au sein des comités de direction va de pair avec une responsabilité et une vigilance accrue quant à la fiabilité des données : la recherche constitue aujourd’hui une large partie des activités pour les UX et Product Designers. C’est aussi un domaine d’expertise spécifique en pleine croissance et un métier à part entière.
En amont des projets, la recherche exploratoire permet de comprendre les modes de fonctionnement, les irritants et les besoins des utilisateurs afin de définir les “bons” problèmes à résoudre : ceux sur lesquels concentrer les efforts, ceux qui vont orienter la conception de façon déterminante. La recherche évaluative teste les prototypes afin d’identifier au plus tôt les mauvaises pistes… et les bonnes ! Les retours des utilisateurs guident l’élaboration des versions suivantes qui sont à leur tour testées. Et ainsi de suite jusqu’au produit fini ! Dans une approche d’amélioration continue, l’UX Research évalue aussi l’usage de produits existants, notamment grâce au large éventail de data disponible pour les services en ligne.
L’UX Research regroupe une large gamme de méthodes complémentaires, souvent combinées au sein d’un plan de recherche défini en amont du projet. Les méthodes qualitatives comme les entretiens utilisateurs, l’observation ou les tests d’utilisabilité modérés permettent de comprendre les problèmes et d’identifier des pistes pour les résoudre. Les gros volumes de data apportées par les méthodes quantitatives – questionnaires, web analytics, tests d’utilisabilité non modérés… – aident à décider et à prioriser.
Savoir déterminer quelle méthode mettre en œuvre selon les objectifs, le contexte, le budget ou la phase du projet fait partie de l’expertise des UX Researchers. Par exemple, une observation in situ à la manière des ethnologues peut s’avérer une étape préalable utile pour découvrir un nouvel univers avant d’avancer plus loin dans les investigations. Si les moyens font défaut ou que le temps est très contraint, un guerilla test – qui consiste à interroger des gens au pied levé – fournit un premier niveau d’information appréciable sans pour autant remplacer un test dans les règles de l’art. D’autres techniques existent, répondant à des objectifs et contextes spécifiques. Mais parmi les nombreuses méthodes d’UX Research, les entretiens utilisateurs constituent un incontournable qui se taille la part du lion : rien ne remplace le contact direct !
La mise en œuvre d’entretiens utilisateurs commence par la définition d’un profil utilisateurs cibles et des critères de recrutement qui en découlent, avec un niveau de précision exigeant, mais réaliste. Ce recrutement peut être effectué par une agence spécialisée, via un appel à la communauté constituée autour du produit, ou encore en sollicitant un réseau plus large (comme cela arrive fréquemment sur le Slack du Laptop). Durant la phase préparatoire, la logistique prend une place importante : du choix du lieu à l’envoi des invitations sans oublier l’accueil et le café ni les solutions de captation audio/vidéos. La rédaction du protocole de test et de la grille d’entretien doit rester suffisamment ouverte pour permettre à des éléments non identifiés en amont d’émerger. Mais il faut aussi s’assurer que les données essentielles seront bien récoltées dans le temps imparti, éviter les biais induits par la formulation ou l’ordre des questions. Si le script défini est déterminant, la posture d’écoute active pendant l’entretien compte aussi beaucoup. L’UX Researcher doit se montrer bienveillant et le plus neutre possible, notamment dans la façon de poser les questions, de reformuler ou de relancer : tout un savoir-être qui se travaille également, notamment via des mises en situation lors des formations du Laptop.
Une fois les informations récoltées, commence la phase délicate de leur analyse. Le traitement des gros volumes de données parfois de nature disparates nécessite la maitrise d’outils spécifiques et une grande vigilance face aux biais susceptible d’orienter l’analyse. L’UX researcher extrait ensuite les enseignements les plus pertinents et les synthétise dans différents formats : user personas, empathy map, diagramme d’affinité, user journey, user insights, enrichis de verbatims, photo, extraits vidéos, rapports… En fonction du contexte, la restitution à l’équipe projet et aux parties prenantes s’effectue lors d’entretiens individuels ou d’ateliers de groupe sans négliger la constitution d’un repository (ou base de connaissance). Ce qui compte, c’est de rendre les apprentissages de la recherche utilisateurs facilement actionnables pour guider au mieux le processus de conception.
La large gamme d’activités couvertes par l’UX Research implique de nombreuses compétences méthodologiques, techniques et douces, notamment pour appréhender les multiples facteurs qui risquent d’influencer le recueil des données et leur analyse. Le cadre scientifique apporté par la psychologie cognitive, l’ethnographie et la sociologie permet d’identifier et de comprendre ces biais cognitifs : indispensable pour minimiser leur impact et accroitre la fiabilité des enseignements !
Empathie, humilité, bienveillance, curiosité… les soft skills mobilisées tout au long du processus d’UX Research sont nombreuses et exigeantes. L’intelligence émotionnelle aide à interpréter les signaux non verbaux – soupirs, mimiques, etc. – pour mieux comprendre les irritants et besoins réels des utilisateurs au-delà des discours (eux aussi biaisés). La rigueur, l’esprit d’analyse et de synthèse s’imposent pour traiter les données récoltées. La restitution des insights, le travail en étroite collaboration avec les autres designers et les équipes projets nécessitent une bonne aisance relationnelle de même qu’une fine maitrise de la communication orale et écrite.
Autant de compétences difficiles à acquérir par la seule expérience terrain et la veille. Gagner du temps pour acquérir des méthodes, prendre du recul par rapport à sa pratique pour mieux l’analyser, affiner ses compétences douces… les motivations pour se former à l’UX Research ne manquent pas. Selon une enquête menée par Designers Interactifs (auprès de 1 130 participants), la recherche utilisateur compte d’ailleurs parmi les thématiques de formation les plus recherchées.
Différents types de formations à l’UX Research répondent à cette forte demande, dont une Master class pour découvrir l’essentiel en une heure. À l’autre bout du spectre, le Mastère UX Design et Recherche se déroule sur deux ans en alternance. Et la plupart des UX researchers sont aujourd’hui titulaires d’un master en psychologie cognitive ou ergonomie des IHM.
Du côté de la formation continue, les prestataires développent leurs propres offres : Module d’une journée en présentiel, “Six weeks remote program in english” ou Bootcamp en e-learning sur huit semaines…D’autres proposent aux équipes produit d’une même structure des programmes de trois semaines dediés à la recherche exploratoire.
La formation UX Research du Laptop se déroule sur cinq mois : une durée permettant aux professionnels de l’UX et du digital de mener de bout en bout un projet de recherche approfondi en lien ou en parallèle avec leur activité professionnelle. La formation combine ateliers collectifs, mentorat, modules asynchrones et travail individuel en situation autour d’un projet concret (choisi par l’apprenant ou proposé par le Laptop). Choix des méthodes, recherches exploratoire et évaluative, analyse et synthèse des données… toutes les dimensions clés du métier sont abordées, expérimentées et analysés dans une démarche réflexive.
La formation UX Research du Laptop attire des UX/UI jusqu’alors plus tournés vers la conception d’interface qui souhaitent remonter en amont du cycle de développement des projets. Elle s’adresse aussi à des UX ou Product Designers ayant besoin de consolider leurs pratiques de recherche développées en autodidacte. La montée en compétences apporte alors un socle précieux pour gagner en légitimité, voire un tremplin pour se consacrer pleinement à l’UX Research.
Mais Le Laptop forme aussi d’autres professionnels du digital : PM, marketeurs, Customer Managers ou communicants, notamment. Certains souhaitent orienter leur carrière vers l’UX Research ; d’autres désirent juste ajouter cette corde – devenue essentielle dans une organisation orientée client – à leur arc.
Si la majorité des recherches UX restent effectuées par des UX designers, on observe une double tendance : la diffusion transversale de la pratique au sein d’autres fonctions – comme le marketing, la CX (ou expérience client), la communication, la data, le commercial…- et une spécialisation verticale qui a donné naissance à un métier à part entière : l’UX researcher.
Si la majorité des recherches UX restent effectuées par des UX designers, on observe une double tendance. La pratique s’étend à d’autres fonctions comme le marketing, la CX (ou expérience client), la communication, la data, le commercial… Dans les organisations orientées produit, la “Discovery” menée par les PM (ou Product Managers) correspond à une recherche exploratoire orientée marketing. Parallèlement à cette diffusion transversale de l’UX research sous une forme light, la spécialisation verticale opérée par certains experts donne naissance à un métier à part entière : l’UX researcher.
Depuis quelques années, les enquêtes réalisées par Designers Interactifs pointent la recherche utilisateur comme la spécialité du design qui progresse le plus. Intégration croissante à la stratégie d’entreprise, demande et budgets en hausse… le fort développement est confirmé par le dernier baromètre de Testapic.
La recherche utilisateur est aussi bien plus mature aux États-Unis, ce qui laisse envisager un rattrapage du retard et une tendance durable à la hausse en France. Reflet de son importance grandissante, la recherche s’invite de plus en plus dans les intitulés de postes : UX Designer/Researcher, UX and UXR Designer, UXR/UXD, Senior UX-UXR, Head of Design and Research, …
Les études ponctuelles confiées à des prestataires extérieurs cèdent le pas à une recherche systématique menée en interne dans une démarche d’amélioration continue. L’engouement pour la discipline conduit à l’émergence du métier d’UX Researcher.
Souvent premier spécialiste au sein d’une équipe composée de plusieurs généralistes, l’UX Researcher travaille en étroite collaboration avec eux sans forcément réaliser directement l’intégralité des recherches. Son regard d’expert est précieux pour challenger des product designers parfois trop attachés à leurs hypothèses ou à leur prototype, construire un cadre méthodologique, améliorer les pratiques et aider toute l’équipe à monter en compétences.
La demande en UX Researchers a augmenté de près de 20% en deux ans (selon l’enquête annuelle de Designers Interactifs). Derrière les profils généralistes, c’est le spécialiste le plus recruté et cela va se poursuivre si l’on en croit les intentions exprimées.
Les prestataires comme Devoteamou La Grande Ourse continuent à renforcer leur pôle spécialisé en recherche utilisateur, mais les acteurs de l’industrie, des loisirs, le service public ou la presse recrutent aussi activement des UX Researchers. La forte demande se reflète dans les salaires qui s’étalent entre 35 et 65K€ avec une moyenne à 40/45K€ : un niveau légèrement inférieur aux Product Designers, mais similaire, voire supérieur aux UX Designers (selon les données des spécialistes du recrutement Glassdoor, Talent, et Data recrutement). L’écart avec les rémunérations pratiquées outre atlantique présage de belles marges de progression en France.
Pour manager certaines équipes d’UX researchers de plus en plus étoffées, des postes de Head of Research apparaissent, notamment chez Deezer , Dentzu, Orange ou Norauto. D’autres entreprises (parmi lesquelles Payfit, Agicap ou Singulier) intègrent des Research Ops, chargés d’optimiser l’ensemble des processus de recherche. Ces fonctions de management et de support témoignent de la maturation et de la professionnalisation du métier. Zalihata Ahamada, formatrice au Laptop aborde ce point dans l’un épisode des Design Bento Box consacré à la recherche utilisateur. Pas de doute, l’avenir appartient aux UX researchers, et à celles et ceux qui maîtrisent les subtilités d’une pratique désormais incontournable !
Découvrez notre formation UX Research : https://www.lelaptop.com/formation/certificat-ux-research/
https://www.testapic.com/ressources/barometre-2022-lux-et-lux-research-dans-les-entreprises
https://www.userzoom.com/blog/ux-research-trends/
https://www.glassdoor.fr/Salaires/ux-researcher-salaire-SRCH_KO0,13.htm
https://fr.talent.com/salary?job=ux+researcher
https://datarecrutement.fr/actualites/metiers/salaire-ux-researcher/
https://www.coursera.org/articles/ux-researcher-salary-what-youll-make-and-why
Dernière modification de cette page : 07 juin 2023, 12:07
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